La "folle journée" s'achève à Nantes et en région, nous laissant
sur les rotules, dans un froid sibérien.
Tout le monde est plus ou moins malade et je n'échappe
pas à la règle. Ce fut éreintant, ce rythme de concerts
éffréné. Nous avons donné un programme de musique russe
allant de Tchaïkowski à Prokofiev.
Dans ce " libre service "de la musique que représentent
les folles journées, j'ai trouvé le moyen d'aller écouter
le concerto de Tchaïkowski pour violon, interprêté par ma
"chouchoute", ma violoniste préférée, j'ai nommé
Patricia Kopatchinskaja. Accompagnée par l'orchestre Sinfonia
Varsovia dirigé par Jean Jacques kantorow,
Patricia s'est montrée exceptionnelle.
Ce concerto tant de fois entendu, m'est devenu indigeste
à force de rabâchage. Mais là, je le savais et c'est pour cela
que je me suis déplacée, j'ai redécouvert cette musique
sublime, réinventée ou ressucitée par Patricia.
Cette fille est une sauvageonne, habitée par le souffle de
la musique pure qu'elle incarne à souhait. Le violon n'est
qu'un simple accessoire au service de son expressivité
exacerbée. Elle s'en fout, elle exprime le volcan qui est
en elle, rien ne l'arrête, dans sa transe provocatrice,
émouvante à vous couper le souffle.
Patricia arrive sur scène dans sa longue robe rouge de
soirée. Si vous baissez les yeux vous vous rendez compte
que cette fille est pieds nus sur la scène, prête à s'ancrer
dans le sol et y puiser une énergie dévastatrice utilisée à
bon escient.
Je vous invite à écouter l'enregistrement réalisé cet après-midi
par Arte, lors de son concert à Nantes.
Attention, ça décoiffe !
http://videos.arte.tv/fr/
Patricia est charmante en plus, simple et vraie. Elle est
ambassadrice à "Terre des hommes".