Sous titre : Hommage aux valeureux Japonais que nous accompagnons de nos meilleures pensées.
C'est vrai ça, je ne vous l'ai jamais dit... Pourquoi ce petit livre?
Les livres que l'on écrit sont ceux que l'on aimerait lire;
les histoires que l'on apprécie dans les livres sont celles que
l'on aimerait vivre. J'ai eu la chance de vivre une histoire que
j'aurais aimé lire et de l'écrire moi-même...
Ce n'est pas donné à tout le monde, de même
qu'une rencontre avec un goéland devenu quasiment mon
enfant, le temps de sa re-naissance, ne laisse pas indemne.
Depuis cette aventure, je suis sur un petit nuage
( normal, me direz-vous, pour une histoire de goéland !).
Après le plus beau des cadeaux que j'ai reçu avec la remise
en liberté de Titi, mon bel oiseau m'a offert, outre ma
rencontre épistolaire avec Brigitte Bardot et aussi d'autres
personnes, plein de choses incroyables que je ne peux
vous citer ici. Elles sont de l'ordre de certaines portes
ouvertes insoupçonnées. Je vous le dis, les oiseaux
ont une magie ! Déjà, j'avais pu m'en rendre compte à
Kamakura (Japon), cette plage dont l'avenue principale
conduit à l'océan Pacifique d'un côté et à un splendide temple
de l'autre.( Entre les deux, plusieurs kilomètres de boutiques
d'artisanat et d'art traditionnels !).
A Kamakura, sur la plage, un aigle de mer était venu me frôler,
en plein vol, ôter de mes doigts de façon délicate et très
précise, le beignet de riz gluant aux haricots rouges
que je m'apprêtais à consommer pour mon goûter.
Il avait foncé sur moi comme un souffle, par surprise, c'est à peine si
j'avais senti une plume sur ma joue et l'éffleurage de son ombre
sur ma main...
Le temps de me ressaisir de mon extase, nous avions
couru Bernard et moi dans une boutique afin d'acheter des
gâteaux, des pop corns et autres paquets de chips afin de
nourrir ces oiseaux superbes. Sur cette plage, nous
avions rameuté non seulement les aigles mais aussi les corbeaux !
Au Japon, les corbeaux font le double en taille de ceux que
nous connaissons. Le ciel était devenu une volière géante,
une fauconnerie à l'heure de pointe, encombrée de becs et d'ailes.
Un territoire alloué à chaque espèce, les aigles en haut, les
corbeaux en bas, nous avions l'impression qu'un ordre régnait dans
ce fouilli de plumes : nous lancions en l'air la nourriture, ce qui
atteignait les aigles était pour eux, ce qui redescendait
concernait les corbeaux. A aucun moment nous ne nous
étions senti en danger, jusqu'à ce qu'un jeune étudiant japonais
vienne nous prévenir de notre imprudence. Soudain, nous étions
dans un film d'Hitchcock...
La fin de notre tournée en Chine et au Japon
( avec l'orchestre ) s'était déroulée non sans péripéties
originales ou comiques, pour finir par un
tremblement de terre au Japon, à Nigata, la veille de notre départ.
De force 4 sur l'échelle de Richter, j'étais tout de même tombée
de mon lit cependant que les vitres tremblaient et que les abats-jour
auraient tinté s'ils avaient été des cloches !
C'est pourquoi j'ai une petite pensée pour nos amis japonais,
dans leurs effroyables épreuves...
J'ai donc écrit mon petit livre pour prolonger une jolie histoire
et rester dans la magie le plus longtemps possible : tout peut
basculer si vite parfois...
Une des magnifiques illustrations de mon livre réalisées par
la géniale Delphine Cossais.(http:// delphinecossais.typepad.fr)